jueves, 30 de enero de 2014

Duffle coat

Le duffle est un tissu très épais, une étoffe grossière, en laine cardée et grattée sur les deux faces. « Duffle » est un dérivé du nom d’une ville de Belgique d’où provient le matériau de base pour la fabrication : Duffel ou Duffel-Zandhoven située en région flamande. Quelle était l’utilité du Duffle-Coat à la belle époque ? Les premiers à avoir revêtu des manteaux conçus en duffle étaient les pêcheurs belges. Si tout le monde sait que la pêche est un métier difficile (celle en mer, pas celle au bord du ruisseau avec le pack de six), combattre les vents glacials de la Mer du Nord était une vraie prouesse. Cette laine épaisse au tissage très serré apportait aux pêcheurs une chaleur suffisamment élevée pour tenir pendant de longs mois. Mais l’esthétique et le design du Duffle-Coat n’étaient pas encore d’actualité, d’ailleurs, contrairement à ce que l’on peut penser, aucun Duffle-Coat n’a été produit ni fabriqué dans la ville de Duffel.
Le premier « vrai » Duffle-Coat aurait été dessiné par l’anglais John Partridge, un fournisseur de vêtements, à la fin du XIXème siècle, inspiré par le Frock Coat polonais. S’il est difficile de définir précisément s’il a été dessiné spécialement pour la marine britannique, c’est son adoption officielle par les marins de la Royal Navy en tant que vêtement militaire lors de la seconde guerre mondiale qui a fait sa popularité. Sa forme à la fois ample et longue permettait de couvrir une grande partie du corps tout en laissant une certaine liberté de mouvement. C’est aussi l’un des rares manteaux arborant une large capuche, les marins pouvaient ainsi garder leur couvre-chef (casquette, béret, képi, etc.) sur la tête. Mais l’une des caractéristiques principales du Duffle-Coat est sans aucun doute son système de fermeture bien particulier : des brandebourgs en corde – référence à une ville allemande où les uniformes de l’armée prussienne y étaient fabriqués avec un système de fermeture similaire – maintenant le manteau fermé avec des boutons coniques en corne de buffle ou en bois (pour certains, le premier bouton servait de sifflet). L’avantage de ce système est que les marins pouvaient ouvrir et fermer leur manteau facilement sans avoir à quitter leurs gros gants.
Pendant la seconde guerre mondiale, la laine manquait et certains de ces modèles de Duffle-Coat étaient coupés dans un feutre de laine recyclée. Le maréchal Montgomery fut en grande partie à l’origine du succès lorsqu’il l’a adopté comme tenue favorite durant la guerre. On surnomma d’ailleurs le manteau “The Monty”.
Après la seconde guerre mondiale, le Duffle-Coat se fait plus discret et le surplus est vendu bradé au grand public, perdant ainsi de sa connotation militaire. Cette accession à un public plus large forge sa réputation et sa popularité auprès des étudiants anglais et français. Ce sont Harold et Freda Morris, du groupe Gloverall (fondé pour l’occasion), qui se sont vus offrir la possibilité de racheté ce surplus par le Ministère de la Défense du Royaume-Uni. Une fois le stock écoulé, pas question d’abandonner une si belle opportunité. C’est alors que Gloverall décide de concevoir et produire eux-mêmes des Duffle-Coat en retravaillant leur style pour l’adapter à la vie de tous les jours. Le Duffle-Coat se répand et devient, dans les années 50/60, le symbole vestimentaire des rebelles. Les jeunes, les étudiants en art et autres beatniks l’arborent fièrement. Le Duffle-Coat est porté par des stars comme John Wayne, des icônes glamours mais aussi de grands sportifs britanniques. Puis les membres de la famille royale, les Teddy Boys, les intellectuels, etc. pour devenir ce qu’il est aujourd’hui.





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